Sur le marché des chambres d’hôtes, depuis quelques années, de nombreux entrepreneurs jouant dans la cours de l’illégalité agacent les hôteliers qui dénoncent une concurrence déloyale.
Les chambres d’hôtes : une concurrence de plus en plus sévère pour les hôtels
En 2011, les chambres d’hôtes représentaient 0,4% des lits touristiques. Cela correspond à 37 400 établissements à peu près selon le recensement effectué par la DGCIS ou direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services. Aujourd’hui, les chambres d’hôtes représentent environ 2% des lits touristiques. Les chiffres mettent ici en évidence une nette augmentation du nombre de chambres d’hôtes ces dernières années. À part les établissements de ce type qui offrent des prestations haut de gamme, les chambres d’hôtes appliquent des tarifs généralement moins chers que les hôtels classiques avec une moyenne de 54 euros par nuitée pour deux personnes. Dans une même zone géographique, les chambres d’hôtes viennent concurrencer fortement les hôtels. À côté des chambres d’hôtes légalement déclarées et recensées, les hôteliers font également face au boom des chambres d’hôtes illégales qui minent le marché.
Chambre d’hôtes : un marché dérèglementé ?
Les chambres d’hôtes font partie du paysage touristique de la France depuis une vingtaine d’années. C’est en 2006 que le pouvoir commence à mettre en place des lois et des règlementations régissant cette activité. Ces dispositions spécifient entre autres les normes de confort, d’hygiène et de sécurité ainsi que la capacité d’accueil maximale d’une chambre d’hôtes (5 chambres pour 15 clients au plus). Malgré la mise en place de ce cadrage, les hôteliers dénoncent toujours une concurrence déloyale et pour causes. Ces hôteliers d’une part, sont soumis à des règles de confort et de sécurité strictes qui génèrent des dépenses importantes. Les chambres d’hôtes d’autre part ne subissent pas les mêmes contraintes. Mais le fond du problème reste les chambres d’hôtes illégales qui, non seulement se dédouanent des charges fiscales et des obligations sécuritaires, mais proposent également en location et à prix souvent bradés, plus de 5 chambres. Face à ces abus causant la baisse du taux d’occupation des hôtels, l’Umih (Union des métiers de l’industrie et de l’hôtellerie) a tiré la sonnette d’alarme. C’était en 2012. Après une campagne de contrôle, 220 établissements ont été fermés. Aujourd’hui, le secteur de l’hébergement marchand déplore toujours cette concurrence déloyale pointée du doigt par les hôteliers. Ces établissements non réglementaires se comptent encore par milliers en France. Le phénomène est loin d’être éradiqué !